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    Pélagie, la première des femmes de la ville d'Antioche, regorgeait de biens et de richesses. Douée d'une beauté extraordinaire, fière et vaine dans sa manière d'être, elle salissait son esprit et son corps dans l’impudicité. Quand il lui arrivait de passer par l’a ville, c'était avec une ostentation telle qu'on ne voyait sur elle qu'or, argent et pierres précieuses; partout où elle allait elle embaumait l’air de l’odeur de toutes sortes de parfums. Elle était précédée. et suivie d'une foule immense de jeunes filles et de jeunes garçons aussi revêtus d'habits somptueux. Un saint père appelé Nonnus, évêque d'Héliopolis, aujourd'hui Damiette, en la voyant, se mit à verser des larmes très amères de ce qu'elle avait plus de souci de plaire au monde qu'il n'en avait lui-même de plaire à Dieu. Se prosternant alors sur le pavé, il frappait la terre avec son visage et l’arrosait de ses larmes, en disant : « Grand Dieu ! pardonnez-moi, misérable pécheur que je suis, parce que cette femme de mauvaises moeurs a mis plus de temps à parer son corps pour un seul jour que je n'en ai mis dans toute ma vie pour me sauver. O Seigneur, que les ornements d'une pécheresse ne soient pas pour moi un sujet de confusion quand je paraîtrai en présence de votre redoutable majesté. Elle est ornée avec les soins les plus exquis pour la terre, et moi qui me suis proposé de vous servir comme mon immortel Seigneur, j'ai été assez négligent pour ne pas accomplir ma, promesse. » Puis il dit à ceux qui se trouvaient là avec lui : « En vérité je vous dis que Dieu ta produira contre nous au jour du jugement, parce qu'elle se farde avec soin pour plaire à des amants sur la terre, tandis que nous négligeons de plaire au céleste époux. » Pendant qu'il disait ces choses et d'autres à peu près semblables, tout à coup il s'endormit, et il vit en songe une colombe noire et puante à l’excès voltiger autour de lui pendant qu'il disait la messe. Quand il eut dit aux catéchumènes de se retirer, la colombe disparut et revint après la messe. Alors l’évêque la plongea dans un vase rempli d'eau et elle en sortit nette et blanche : elle s'envola ensuite si haut, qu'il devint impossible de la voir. Enfin l’évêque s'éveilla. Or, une fois qu'il prêchait à l’église, Pélagie était présente. Elle fut si touchée de ses paroles qu'elle lui écrivit une lettre en ces termes : « Au saint évêque, disciple de J.-C., Pélagie, disciple du diable. Si vous voulez donner une preuve que vous êtes bien le disciple de J.-C. qui, d'après ce que j'ai entendu, est descendu du ciel pour les pécheurs, daignez me recevoir toute pécheresse que je suis, mais repentante. »  L'évêque lui répondit: « Je vous prie de ne pas mettre mon humilité à l’épreuve, parce que je suis un :homme pécheur. Si vous désirez être sauvée, vous ne pourrez pas me voir en particulier, mais. vous me verrez avec les autres évêques. » Lorsqu'elle fut arrivée auprès de Nonnus placé avec ses collègues, elle se jeta à ses pieds qu'elle tenait de ses mains, et elle dit en 'versant des larmes très amères : « Je suis Pélagie, une mer d'iniquités, agitée par des flots de péchés. Je suis un abîme de perdition, je suis le gouffre et le piège des âmes ; combien se sont laissé duper par moi ! mais j'ai maintenant tous ces crimes en horreur. » Alors l’évêque l’interrogea : « Quel nom avez-vous; lui dit-il ? » Elle répondit : « Dès ma naissance, je  m’appelle Pélagie, mais à cause du luxe de mes vêtements, on  m’appelle Marguerite. » L'évêque, l’accueillant donc avec bonté, lui enjoignit une pénitence salutaire; il l’instruisit avec soin de la crainte de Dieu, et la régénéra par le saint baptême. Or, le diable était là qui criait : « Oh quelle violence. j'endure de ce vieux décrépit ! O violence ! ô vieillesse méchante ! Maudit soit le jour où tu es né pour être mon ennemi, et dans lequel tu n'as ravi ma plus chère espérance ! » Une nuit encore, pendant que Pélagie dormait, le diable vint la réveiller et lui dire : « Dame Marguerite, quel mal t'ai je jamais fait? Ne t'ai-je pas ornée de toutes sortes de richesses et de gloire ? Je t'en prie, dis-moi, en quoi je t'ai contristée, à l’instant je réparerai le tort que je t'ai fait. Seulement, je t'en conjure, ne  m’abandonne pas, afin que je ne devienne pas le sujet du mépris dés chrétiens. » Mais Pélagie se signa et souffla sur le (172) diable qui disparut aussitôt. Le troisième jour après son baptême, elle disposa tout ce qui lui appartenait et le donna aux pauvres. Peu de jours après, à l’insu de tout le monde, Pélagie s'enfuit pendant la nuit et vint au mont des Oliviers où, prenant l’habit d'ermite, elle habita une petite cellule dans laquelle elle servit Dieu en pratiquant une rigoureuse abstinence. Elle jouissait d'une réputation extraordinaire, et on l’appelait frère Pélage. Dans la suite, un diacre de l’évêque dont nous avons parlé vint à Jérusalem pour visiter les lieux saints. Or, l’évêque lui avait dit qu'après avoir accompli ses dévotions, il s'informât d'un moine nommé Pelage et qu'il l’allât voir, parce que c'était un vrai serviteur de Dieu. Il le fit, mais bien que Pélagie le reconnût aussitôt, il ne la reconnut cependant point à cause de sa maigreur extrême. Pélagie lui dit: «Avez-vous un évêque? » « Oui, seigneur, répondit-il. » « Qu'il prie pour moi le Seigneur, reprit Pélagie, car c'est un véritable apôtre de J.-C. » Le diacre s'en alla et revint à la cellule de Pélage trois jours après. Mais comme après avoir frappé à la porte personne ne lui avait ouvert, il enfonça la fenêtre, et il vit que Pélage était mort. Il courut annoncer cela à l’évêque qui vint avec le clergé et les moines pour rendre les derniers devoirs à un si saint homme. Mais quand on eut sorti le cadavre de la cellule, on s'aperçut que c'était une femme. Tous furent remplis d'admiration, et rendirent grâces à Dieu ; ensuite ils ensevelirent le saint corps avec honneur. Or, elle trépassa le 8e jour d'octobre, vers l’an du Seigneur 290.

     


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    Un sanctuaire important

    Jean Paul II a visité le sanctuaire le 21 octobre 1979.

    Les pèlerins qui viennent à Pompéi sont environ 4 millions, chaque année.

     Origine :

    En octobre 1872, le bienheureux Bartolo Longo (1841-1926) entend la Vierge lui demander de se mettre à son service.

     Le 8 mai 1876, la « Vierge apparaît » à une mère de famille très malade. « Notre-Dame du Rosaire de Pompéi t’a exaucée », entend-elle.

    Le 3 mars 1884, vers quinze heures, Fortuna Agrelli, fille du commandeur de Naples, souffrante, « voit la Vierge » au-dessus de son lit, sous les traits de Notre-Dame de Pompéi. Elle est assise sur un trône, l’Enfant Jésus sur ses genoux, un chapelet à la main. Elle est accompagnée de sainte Catherine de Sienne et de saint Dominique. Elle dit :

    « Mon enfant, tu m’as invoquée et demandé des grâces sous des titres variés. Mais maintenant que tu m’as appelée sous ce titre de Reine du Rosaire qui me plaît particulièrement, je ne peux plus te refuser la faveur que tu m’as demandée, car ce nom m’est plus cher que tous les autres. Fais encore trois neuvaines et tu auras tout. »

    Un mois plus tard, lors d’une deuxième apparition, Fortuna entend ces paroles :

    « Quiconque veut me demander des grâces, qu’il consacre trois neuvaines à réciter le chapelet, et trois autres neuvaines en reconnaissance de la grâce reçue »

    Le 8 mai suivant, Fortuna déclare être guérie.

     L'apostolat du rosaire

    Le Rosaire a été choisi comme instrument de l’apostolat pour l’élévation religieuse, sociale et humaine de la population de la Vallée de Sarno qui était à l’époque abandonnée à elle-même.

    En 1875, on commença en apportant un tableau, plutôt fruste, de Notre Dame du rosaire. Le tableau était plutôt fruste, mais il fut tout de suite le protagoniste de nombreux prodiges. L’église fut commencée en 1876.

    Ensuite on construisit un institut pour les orphelins et un autre pour les enfants de prisonniers, puis une maison de repos, un séminaire.

    Bartolo Longo a consacré sa vie au développement du sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi, consacré par le cardinal Raffaele Monaco La Valletta, le 8 mai 1886. Le campanile a été consacré par le cardinal Sili le 24 mai 1924.

     

     

     

    Voici le texte de la Supplique à Notre-Dame du Saint-Rosaire de Pompéi , qui peut être récitée à tout moment de l'année, mais avec solennité à Pompei et dans de nombreux lieux en Italie et dans le Monde entier à Midi ("L'heure du Monde", comme le dit le Bienheureux Bartolo Longo.), le 8 Mai et le jour de Notre-Dame du Saint-Rosaire. On peut prier également à d'autres dates pour des grâces spéciales,

    SUPPLIQUE À LA REINE DU SAINT-ROSAIRE DE POMPÉI

    Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

    Ô Auguste Reine des Victoires, ô Souveraine du Ciel et de la Terre, à ton nom se réjouissent les cieux et tremblent les abysses, ô Reine glorieuse du Rosaire, nous, tes fils dévoués, réunis dans ton Temple de Pompéi (en ce jour solennel ) (1), nous épanchons les affections de notre cœur et avec une confiance toute filiale, nous t’exprimons nos misères.Du Trône de clémence, où tu es assise en Reine, tourne, ô Marie, ton regard compatissant sur nous, sur nos familles, sur l’Italie, sur l’Europe, sur le monde. Aie compassion des angoisses et des tourments qui assombrissent notre vie. Vois, ô Mère, combien de dangers dans l’âme et dans le corps, combien de calamités et d’afflictions nous oppressent. Ô Mère, implore pour nous la miséricorde de ton divin Fils et vaincs, par la clémence, le cœur des pécheurs. Ce sont nos frères et tes fils qui coûtent tant de sang à ton doux Jésus et qui contristent ton Cœur très sensible. *Montre-toi à tous telle que tu es, Reine de paix et de pardon.

    Je vous salue, Marie…
    (1) Seulement le 8 mai et le premier dimanche d’octobre.

    Il est vrai que nous, en premiers, bien que nous soyons tes fils, par nos péchés, nous crucifions de nouveau en notre cœur Jésus et nous transperçons encore une fois ton cœur. Nous le confessons: nous méritons les plus durs châtiments, mais , rappelle-toi que sur le Golgota, tu as recueilli, avec le Sang divin, le testament du Rédempteur moribond qui t’a désignée comme notre Mère, Mère des pécheurs. Comme notre Mère, tu es donc notre Avocate, notre espérance. Et nous, en gémissant, nous étendons nos mains suppliantes vers toi, et crions: Miséricorde! Ô Mère de bonté, aie pitié de nous, de nos âmes, de nos familles, de nos parents, de nos amis, de nos défunts, et surtout de nos ennemis et de tous ceux qui se disent chrétiens et qui pourtant offensent le Cœur aimable de ton Fils. Nous implorons aujourd’hui pitié pour les Nations dévoyées, pour toute l’Europe, pour le monde entier, afin que, repenti, il retourne à ton Cœur. Miséricorde pour tous, ô Mère de Miséricorde!

    Je vous salue, Marie…

    Daigne, bienveillamment, ô Marie, nous exaucer! Jésus a remis dans tes mains tous les trésors de ses grâces et de ses miséricordes. Tu es assise, couronnée Reine, à la droite de ton Fils, resplendissante de gloire immortelle sur tous les Chœurs des Anges. Tu étends ta domination sur toute l’étendue des cieux et la terre et toutes les créatures sont soumises à toi. Tu es la toute-puissante par grâce, tu peux donc nous aider. Et si tu ne voulais pas nous aider, parce que nous sommes des fils ingrats et indignes de ta protection, nous ne saurions à qui nous adresser. Ton cœur de Mère ne permettra pas de voir, nous, tes fils, perdus. L’Enfant que nous voyons sur tes genoux et la Couronne mystique que nous admirons dans ta main, nous inspirent confiance que nous serons exaucés. Et nous, nous avons pleine confiance en toi, nous nous abandonnons comme de faibles fils entre les bras de la plus tendre des mères, et, aujourd’hui même, *nous attendons de toi les grâces tant désirées.

    Je vous salue, Marie…

    Demandons la bénédiction à Marie
    Une dernière grâce, nous te demandons maintenant, ô Reine, et tu ne peux pas nous la refuser (en ce jour très solennel ) (1). Accorde-nous, à tous, ton amour fidèle et d’une façon spéciale, ta bénédiction maternelle. Nous ne nous détacherons pas de toi, jusqu’à ce que tu nous auras bénis. Bénis, ô Marie, en ce moment, le Souverain Pontife. Aux splendeurs antiques de ta Couronne, aux triomphes de ton Rosaire, *pour lesquels tu es appelée Reine des Victoires, *ajoute encore ceci, ô Mère: accorde le triomphe à la religion et la paix à la Société humaine. Bénis nos Évêques, nos prêtres et particulièrement tous ceux qui se dévouent pour l’honneur de ton Sanctuaire. Bénis enfin tous les associés à ton Temple de Pompéi et tous ceux qui cultivent et diffusent la dévotion au Saint Rosaire. Ô Rosaire béni de Marie, douce Chaîne qui nous relie à Dieu, lien d’amour qui nous unit aux Anges, tour de salut contre les assauts de l’enfer, port sûr dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons jamais plus. Tu seras notre réconfort à l’heure de l’agonie, à toi le dernier baiser de la vie qui s’éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire de Pompéi, ô notre Mère très chère, ô Refuge des pécheurs, ô Souveraine consolatrice des affligés. Sois partout bénie, aujourd’hui et toujours, sur la terre et dans le ciel. Amen.
    Salut, ô Reine…

    1. Seulement le 8 mai et le jour de Notre Dame du rosaire. http://www.leforumcatholique.org

     

    Ci-dessous une vidéo du sanctuaire de Pompei où se trouvent  le tableau de Notre Dame du Rosaire, ainsi que le bienheureux Bartolo Longo:

     

     


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    Bruno qui appartenait à une famille noble (celle, croit-on, des Hartenfaust, de duro pugno), né à Cologne entre 1030 et 1035. Il commença ses études dans sa ville natale, à la collégiale de Saint-Cunibert, et fit ensuite des études de philosophie et de théologie à Reims et, peut-être aussi à Paris. Vers 1055, il revint à Cologne pour recevoir de l’archevêque Annon, avec la prêtrise, un canonicat à Saint-Cunibert.

    En 1056 ou 1057, il fut rappelé à Reims par l’archevêque Gervais pour y devenir, avec le titre d'écolâtre, professeur de grammaire, de philosophie et de théologie ; il devait garder une vingtaine d'années cette chaire, où il travailla à répandre les doctrines clunisiennes et, comme on allait dire bientôt, grégoriennes ; parmi ses élèves, étaient Eudes de Châtillon, le futur Urbain II,  Rangérius, futur évêque de Lucques, Robert, futur évêque de Langres, Lambert, futur abbé de Pothières, Pierre, futur abbé de Saint-Jean de Soissons, Mainard, futur prieur de Cormery, et d'autres personnages de premier plan. Maître Bruno dont on conserve un commentaire des psaumes et une étude sur les épitres de saint Paul est précis, clair et concis en même temps qu’affable, bon et souriant « il est, dire ses disciples, éloquent, expert dans tous les arts, dialecticien, grammairien, rhéteur, fontaine de doctrine, docteur des docteurs. »

    Sa situation devint difficile quand l'archevêque Manassès de Gournay, simoniaque avéré, monta en 1067 sur le siège de Reims ; ce prélat qui n'ignorait pas l'opposition de Bruno, tenta d'abord de se le concilier, et le désigna même comme chancelier du Chapitre (1075), mais l'administration tyrannique de Manassès, qui pillait les biens d'Eglise, provoqua des protestations, auxquelles Bruno s'associa ; elles devaient aboutir à la déposition de l'indigne prélat en 1080 ; en attendant, Manassès priva Bruno de ses charges et s'empara de ses biens qui ne lui furent rendus que lorsque l'archevêque perdit son siège.

    Bruno, réfugié d'abord au château d'Ebles de Roucy, puis, semble-t-il, à Cologne, chargé de mission à Paris, et redoutant d'être appelé à la succession de Manassès, décida de renoncer à la vie séculière. Cette résolution aurait été fortifiée en lui, d'après une tradition que répètent les historiens chartreux, par l'épisode parisien (1082) des funérailles du chanoine Raymond Diocrès qui se serait trois fois levé de son cercueil pour se déclarer jugé et condamné au tribunal de Dieu.

    En 1083, Bruno se rendit avec deux compagnons, Pierre et Lambert, auprès de saint Robert de Molesme, pour lui demander l'habit monastique et l'autorisation de se retirer dans la solitude, à Sèche-Fontaine. Mais ce n'était pas encore,  si près de l'abbaye, la vraie vie érémitique. Sur le conseil de Robert de Molesme et, semble-t-il, de l'abbé de la Chaise-Dieu, Seguin d'Escotay, Bruno se rendit, avec six compagnons auprès du saint évêque Hugues de Grenoble qui accueillit avec bienveillance la petite colonie.  Une tradition de l'Ordre veut que saint Hugues ait vu les sept ermites annoncés dans un songe sous l'apparence de sept étoiles. Il conduisit Bruno et ses compagnons dans un site montagneux d'une sévérité vraiment farouche, le désert de Chartreuse (1084). En 1085 une première église s'y élevait. Le sol avait été cédé en propriété par Hugues aux religieux qui en gardèrent le nom de Chartreux. Quant à l'appartenance spirituelle, il paraît que la fondation eut d'abord quelque lien avec la Chaise-Dieu, à qui Bruno la remit quand il dut se rendre en Italie ; mais l'abbé Seguin restitua la Chartreuse au prieur Landuin quand celui-ci, pour obéir à saint Bruno, rétablit la communauté, et il reconnut l'indépendance de l'ordre nouveau (1090).

    Au début de cette année 1090, Bruno avait été appelé à Rome par un de ses anciens élèves, le pape Urbain II, qui voulait s'aider de ses conseils et qui lui concéda, pour ceux de ses compagnons qui l'avaient suivi, l'église de Saint-Cyriaque. Le fondateur fut à plusieurs reprises convoqué à des concile. Le pape eût voulu lui faire accepter l'archevêché de Reggio de Calabre, mais Bruno n'abandonnait pas son rêve de vie érémitique. Il avait reçu en 1092 du comte Roger de Sicile un terrain boisé à La Torre, près de Squillace, où Urbain II autorisa la construction d'un ermitage et où une église fut consacrée en 1094. Roger aurait affirmé, dans un diplôme de 1099, que Bruno l'aurait averti dans un songe d'un complot durant le siège de Padoue en 1098.

    Bruno, le 27 juillet 1101, recevait du pape Pascal II la confirmation de l'autonomie de ses ermites. Le 6 octobre suivant, après avoir émis une profession de foi et fait devant les frères sa confession générale, il rendit l'âme à la chartreuse de San Stefano in Bosco, filiale de La Torre, où il fut enseveli. Les cent soixante-treize rouleaux des morts, circulant d'abbaye en abbaye et recevant des formules d'éloges funèbres, attestent précieusement, dès le lendemain de sa mort, sa réputation de sainteté, accrue par les miracles attribués à son intercession. Son corps, transféré en 1122 à Sainte-Marie du Désert, la chartreuse principale de La Torre, y fut l'objet d'une invention en 1502 et d'une récognition en 1514. Le culte fut autorisé de vive voix dans l'ordre des Chartreux par Léon X, le 19 juillet 1514. La fête, introduite en 1622 dans la liturgie romaine et confirmée en 1623 comme semi-double ad libitum, est devenue de précepte et de rite double en 1674 à la date anniversaire de sa mort, le 6 octobre ; saint Bruno n'a donc été l'objet que d'une canonisation équipollente.


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    On aurait pu l’appeler Marie-Françoise du corps souffrant.

    Anna-Maria-Rosa-Nicoletta Gallo vit le jour à Naples le 25 mars 1715. (donc conçue au solstice d’été ?) Son père s’appelait François et sa mère Barbe Basinsin. Ses parents étaient “peu fortunés” disent les PP. Bénédictins. Ils étaient “une famille de condition médiocre” disent les Petits Bollandistes.

     Elle prendra le nom de Marie-Françoise des cinq plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ lorsqu’elle entrera dans le Tiers ordre de Saint François d’Assise, sous la direction des Pères réformés et déchaussés de Saint Pierre d’Alcantara.

     Déjà toute petite, elle était ennemie des divertissements de l’enfance  et ne pensait qu’à la religion. Elle offrait son petit déjeuner à ses soeurs à conditions qu’elle veuillent bien lui apprendre un peu de catéchisme.

     Elle était assistée, d’une façon visible par son ange gardien. A quatre ans, elle suppliait qu’on l’emmène à la messe et se servait déjà d’instruments de pénitence. A cet âge, on la prenait déjà pour une Sainte. Mais son père, François, la mit rapidement à la fabrication de galons d’or. Comme elle était chétive, elle eut un crachement de sang avec une fièvre violente. On la mit alors à un travail moins pénible, elle quitta la navette pour, le fuseau et pour filer l’or. A l’âge de 16 ans, un riche jeune homme, charmé par sa conduite, demanda sa main. François, heureux de cette future union qui augmenterait le capital familial donna son accord sans celui de Marie-Françoise. Mais il s’entendit refuser : “Mon père, ne vous donnez pas cette peine, ne voulant rien connaître du monde, j’ai, depuis longtemps décidé de prendre l’habit des religieux du Tiers ordre de Saint François.”François, après avoir essayé de la dissuader, entra dans une violente colère, prit une corde et se mit à la frapper sans pitié. Barbe, la mère, dut intervenir en arrachant la corde des mains de son mari. Son père l’enferma dans une chambre où il la laissa plusieurs jours sans autre nourriture que du pain et de l’eau. Durant ce temps, Marie-Françoise pouvait prier tranquillement. Un Père Mineur de l’Observance réussit à convaincre François d’accepter le désir de sa fille d’entrer au service de Saint François. Ravie, Marie-Françoise baisa la main de son père et courut se faire mettre l’habit tant espéré. C’était le 8 septembre 1731, le jour de la nativité de la vierge. Ce qui l’intéressait dans sa piété, c’était les mystères douloureux. Elle jeûnait, faisait pénitence et priait sans cesse.

    François s’apercevait bien de l’état de sa fille et se demandait s’il ne pourrait pas tirer profit d’un éventuel don de divination. Or, une dame riche, qui était enceinte, aurait bien voulut savoir si c’était d’un garçon ou d’une fille. François poussa Marie-Françoise à donner une réponse à la dame. Mais elle ne voulut pas passer pour une voyante qui dirait la bonne aventure. Alors le père entra en fureur et flagella Marie-Françoise jusqu’à ce que sa mère et sa soeur vinrent lui arracher le fouet. Sur les conseils de sa mère, elle s’enfuit de la maison et vint raconter ses misères à Don Jules Torno évêque du lieu. Il la raccompagna chez elle et fit les remontrances à François qui se calma.

     Pour la consoler, le Seigneur lui fit l’honneur de plusieurs apparitions. Elle racontait que quand il était là, elle se trouvait plongée dans un “océan d’indicibles délices accompagnée d’un vif tressaillement de son âme.” Comme elle ne savait pas trop qui était l’apparition, elle vint trouver son confesseur qui lui révéla qu’il s’agissait bien de Dieu. Son ange gardien lui rendait aussi de fréquentes visites. Cela l’encourageait. Il lui disait que c’était lui qui la défendait contre les assauts de son père. A son école, elle apprit à distinguer les vraies apparitions des fausses, celles du démon.

    Sa mère mourut et son père voulut se remarier. Il fit peser sur Marie-Françoise tout le poids de l’entretien de la famille.  Il lui menait la vie dure en répétant tout le temps “qui ne travaille pas ne mange pas!” et exigeait d’elle qu’elle paya dix écus par ans. Son parrain subvenait à cette rente. Marie-Françoise s’excusa en présentant à son père son extrême pauvreté et l’état lamentable de sa santé. Cependant, elle continuait ses mortifications et ne mangeait qu’un peu de pain qu’elle trempait dans de l’absinthe. Ses soeurs, moins patientes, allèrent trouver la femme que leur père désirait épouser et la persuadèrent de rompre avec lui. François cru que ce complot avait été perpétré par Marie-Françoise. Il entra en colère et quitta la maison en emportant tout. Sur l’injonction de son confesseur, Marie-Françoise alla passer sept mois chez un honnête négociant, Marcien d’Amélio. Elle devint marraine de sa fille aînée. Puis, par ordre de son confesseur, elle prit un petit appartement, rue de la Coutellerie, et s’associa à soeur Marie-Félix de la Passion. Mais Marie-Félix avait passé trois ans, comme servante, au service d’une dame amie de Marie-Françoise. Puis, elle l’avait quittée pour s’associer à sa collègue. Mais la dame voulait la reprendre. Elle essayait de se faire aider par Marie-Françoise. Comme elle n’y arrivait pas, elle la dénonça calomnieusement, comme “suppôt de satan”, auprès du Cardinal Spinelli, archevêque de Naples. Le cardinal ému de la chose, ordonna à un curé : Ignace Mostillo d’examiner les moeurs de Marie-Françoise. Celui-ci la mit à l’épreuve pendant sept années. Après ces sept ans d’où elle sortit indemne, il lui arriva une autre histoire. La femme de Marcien Amélio, chez qui elle avait passé sept mois, ne s’entendait plus avec son mari au sujet de la perte de deux mille ducats dans leur commerce. Elle s’unit à la dame calomniatrice et elles vinrent toute deux trouver François pour lui raconter que sa fille n’avait d’autre métier que celui de trouble-ménage. François en colère décida d’aller châtier Marie-Françoise. Mais heureusement, il ne la trouva pas, elle avait filé chez une de ses amies, Angèle Furlaccio chez qui elle rencontra son confesseur. Celui-ci l’enferma au Couvent dit du Bon-Chemin. Malgré cela, son père et ses soeurs vinrent l’y accabler d’injures. Il y avait avec eux une femme impudente envoyée par ses persécutrices. Cela fit scandale et les soeurs du Bon-Chemin prirent Marie-Françoise en grippe à tel point que l’une d’elle voulut la précipiter du haut d’un escalier et on lui jeta sur la figure une terrine de braises. Il faut dire qu’elle étaient jalouses de ce qu’on prenait Marie-Françoise pour une Sainte. Marie-Françoise se cacha dans sa cellule. Elle allait à la chapelle en cachette. Comme elle adorait les vêtements sacrés, elle entrait subrepticement dans la sacristie et passait de longs moments à baiser les ornements sacrés. Un jour qu’elle était en train de baiser les ornements des prêtres, elle entendit une voix qui lui dit “Fuyez, fuyez”. Elle crût que c’était son ange gardien et regagna sa cellule en toute hâte. A peine était elle rentrée qu’une explosion se fit entendre. C’était dans le palais voisin qui s’était écroulé sur la sacristie et avait tout enseveli. Puis, elle se mit à enfler des pieds à la tête. Sa santé s’altéra. Elle serait bien rentrée chez elle mais son confesseur s’y opposa. Elle vint alors habiter chez dame Candide Principe, épouse de Joseph de Mase. Elle commença à avoir de vives douleurs d’intestins. Comme une infirmité ne va pas sans l’autre; elle apprit que son père allait mourir. Elle se mit à pleurer parce qu’elle réalisait qu’elle ne pouvait pas être au chevet de son père. Elle obtint par sa prière de souffrir, à la place de son père, des douleurs de l’agonie.

    En 1763, elle révéla que Naples allait être décimé par une grande famine et une grande peste. L’année suivante, elle fut atteinte par la maladie mais finit par se rétablir après plusieurs mois. Elle en sortit réduite à l’état de squelette. Elle pleurait jour et nuit en étant si dérangée d’esprit qu’elle avait un besoin constant de la présence de son confesseur Jean Pessiri. Il résolut d’ailleurs de venir habiter la maison de la Sainte. C’était plus pratique pour lui. Elle eut alors une “ébullition du sang”. Ses médecins lui firent prendre inutilement des bains froids puis lui pratiquèrent une saignée au pieds. Mais le chirurgien la blessa maladroitement, ce qui fit souffrir horriblement Marie-Françoise en lui provoquant des spasmes. Le pied devint rouge, il fallut taillader dans les chairs car la gangrène s’y était mise. Pendant ce temps là, Marie-Françoise répétait “Que la volonté de Dieu soit faite !” Marie-Félix ayant laissé trop longtemps, par mégarde, brûler du soufre dans sa chambre, cela donna à Marie-Françoise une toux violente suivie de vomissements de sang. Pour l’adoucir, elle dut porter un collier de plomb pendant 12 ans. Elle disait alors “Le Seigneur m’a orné, comme son épouse, d’un collier de perles !” Chaque vendredi, elle communiait puis ne prenait plus de nourriture jusqu’au samedi. Pendant ce temps, elle visitait 33 sépulcres en souvenir des 33 années de la vie du Christ. Cela devait arriver, elle eut les stigmates du Christ : plaies aux deux mains, plaies aux deux pieds et plaie sur le côté gauche, là où est le coeur. Elle ne pouvait pas supporter que des gens disent les prières sans se courber. Si Marie-Félix oubliait de le faire, Marie-Françoise la forçait à se courber en lui tenant la tête. Elle commençait toujours ses prières par le Gloria Patri. Elle avait mis des images de Marie, la Vierge, dans tous les coins de la maison, sur les portes, dans les escaliers, dans les embrasures des fenêtres. Lorsqu’elle se sentait trop malade, elle prenait une image de la Vierge dans ses mains. En 1789, l’Archange Raphaël lui apparut sous la forme d’une beauté extraordinaire. Lorsqu’il apparut, Marie-Françoise resta sans voix. Il lui annonça qu’il était envoyé pour la guérir de sa plaie au côté. Son amour pour le Père céleste était si violent qu’elle versait parfois des torrents de larmes, ce qui mouillait son mouchoir et ses vêtements. Tout cela était si fort qu’elle perdait ses sens et se soulevait au-dessus du sol. Elle était si charitable qu’elle donnait tout ce qu’elle possédait. Un jour elle rencontra une pauvre femme qui n’avait rien à se mettre. Elle la fit venir chez elle, se dévêtit et lui donna sa robe. Elle donna même son matelas à un malheureux qui n’avait même pas de grabat pour dormir. Quand elle visitait les hôpitaux, elle aimait beaucoup passer du temps près des malades les plus repoussants et surtout ceux qui avaient des maladies contagieuses. Puis elle se mit à sentir bon de temps à autres, et ce qu’elle touchait gardait son parfum. On remarqua qu’elle sentait bon surtout aux fêtes de la Vierge et les vendredis de mars où elle souffrait la passion du Christ. L’état de Marie-Françoise s’aggravant de plus en plus, on l’envoya, en 1791, prendre un “bol d’air” à la campagne. Mais le résultat fut qu’elle se mit à tousser et  fut la victime de deux hernies étranglées qui provoquèrent des graves vomissements. Elle revint à Naples pour y subir une opération. Ensuite, elle eut de vives douleurs à un pied. On pria pour elle et la douleur se calma. Mais elle eut alors d’horribles convulsions par tout le corps. Ses pieds et ses jambes s’enflèrent. Elle dut passer des jours et des nuits sur une chaise sans pouvoir dormir. Comme elle se préparait à la fête de la Nativité de la Vierge, elle fut prise d’un telle crampe d’estomac qu’on aurait cru quelle était transpercée par un glaive. Pendant ce temps là, elle disait toujours “Que le Seigneur soit béni ! Le 11 septembre, fête du Saint nom de Marie, elle reçu l’extrême onction. Le 13, elle entra en extase et vit s’élever devant elle une grande croix nue. La maladie continua son cours et douze prêtres se pressant autour de son lit lui rappelaient sans cesse le devoir d’obéissance comme pour la retenir vivante. Mais elle voulait être déliée de ces préceptes et se laisser aller à la volonté du Père céleste. Elle s’adressa alors à un des prêtres qui s’appelait François Borelli. “François, vous devriez avoir du scrupule de votre conduite; vous voyez où j’en suis réduite, ma pauvre humanité s’est consumée, le Seigneur m’appelle, ces bons pères me retiennent liée par l’obéissance, et moi je suis obligée de rester et de souffrir. Dites leur donc qu’ils ne me donnent plus de préceptes et recommandez leur de se résigner à la volonté de Dieu !” Elle obtint gain de cause et entra en agonie. Son agonie dura trois heures. “Elle tremblait de tous ses membres, tous ses os étaient disloqués.” Puis Marie-Françoise dit d’une voix affaiblie : “Père pardonnez-moi, Père aidez-moi !” puis elle sombra dans une sorte de léthargie. Un peu plus tard, revenue de sa léthargie; elle se mit à réciter, d’une voix claire, cinq dizaines de chapelets et treize Gloria Patri. Puis elle passa toute la nuit en laissant échapper de grands soupirs. Le matin, on la fit communier. Elle retrouva toutes ses facultés et entra en extase. Elle dit “Madona... Voici que ma mère vient au devant de moi !” Puis elle pâlit. Don Pessiri alluma un cierge bénit et lui donna une dernière absolution. Il saisit alors un crucifix : “Soeur Marie-Françoise”, lui dit-il, “baisez les pieds de votre époux mort pour nous sur la croix !” Soulevant la tête, la mourante colla ses lèvres sur les pieds de son sauveur, et après les avoir tendrement baisés, retombant sur son oreiller, elle expira.

     Dès qu’elle sut la mort de la Sainte - disent les PP. Bénédictins, la piété napolitaine entra en éruption. La foule se rua pour emporter une relique. Il fallut appeler les soldats de la garde royale et porter le corps dans une chapelle fermée avec une grille de fer. On faisait toucher à la défunte les objets que présentait la foule assiégeante.


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    Saint François d'Assise que l'on fête le 4 octobre, à appelé à la conversion des coeurs, à l'amour de la pauvreté, à l'amour des pauvres, pour imiter le Christ qu'il a imité jusque dans les stigmates.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Seigneur, toi qui es Bon, Très-Haut et Tout-Puissant, à toi la louange, la gloire, l'honneur et toute bénédiction. A toi seul ils reviennent, ô Très-Haut, et personne ne peut dire tout ton mystère !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour toutes tes créatures, spécialement pour le Soleil, notre grand frère. Il fait le jour et par lui, tu nous illumines. Il est si beau et si rayonnant. De toi, Très-Haut, il est un magnifique reflet !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur la Lune et pour les Etoiles. Dans le ciel tu les as façonnées, si claires, si précieuses et si belles !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre frère le Vent, et pour l'air et pour les nuages, pour le ciel paisible et pour tous les temps: par eux, tu réconfortes tes créatures !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur l'Eau, qui est si utile et si modeste, si précieuse et si pure !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre frère le Feu, par lui, tu éclaires la nuit. Il est si beau et si joyeux, si indomptable et si fort !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre mère la Terre qui nous porte et nous nourrit. Elle produit la diversité des fruits et les herbes et les fleurs de toutes les couleurs !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi et qui supportent les épreuves et les maladies: heureux s'ils demeurent dans la paix, car par toi, Très-Haut, ils seront récompensés !

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur la Mort que personne ne peut éviter. Quel malheur pour ceux qui meurent avec un cœur mauvais ! Mais quel bonheur pour ceux qu'elle surprendra avec un cœur bon car le paradis les attend auprès de Toi !

    Louez et bénissez avec moi le Seigneur, rendez-lui grâce et servez-le avec beaucoup d'humilité !

    Saint François d'Assise


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